Eco

The world is burning
And I feel frustrated
Economy's collapsing,
Say goodbye to your money
We told us
That our age will be glorious
Properity, wealthiness,
Good for me : I'm faithless

But in the end
All I want
Is quite simple
It's your hand

People can die
I don't care
Your smile
Only matter

I will pretend
That I'm concerned
But the truth is
I gave up

Polar bears, lions,
Or private jets for football club ?
I do have my opinion
Qatari have the stadiums

Close the light
When you leave the room

Close your eyes
And suffer your doom

And in the end
All I want
Is quite simple
It's your hand

People are dying
I don't care
You're smiling
You're my world

I pretend
That I'm concerned
But the truth is
I gave up

Journal - Entrée 4

Après plus de vingt ans à moisir au fond d'un tiroir, voilà qu'un événement aussi inattendu que providentiel vient à me faire rouvrir ce cahier si longtemps oublié.

A toi, Ô mon bel Irlandais !

Je ne sais pas qui tu es.
Mais tu es la seule personne à venir consulter ce blog de façon régulière.
Encore que "régulier" est un grand mot. Mais bon, qui suis-je pour faire la fine bouche ?
Et tu te connectes depuis l'Irlande.

Peut-être que tu as un VPN.

Peut-être que tu n'es juste qu'un modérateur payé pour vérifier que je n'incite pas le tout-internet à perpétrer des actes répréhensibles (comme manger sa soupe avec une fourchette).

Toujours est-il que je voulais que tu saches que je te trouvais très charmant.

La bise.

Journal - Entrée 3

Mon père est mort.
C'était lui le propriétaire de ce cahier. C'était lui qui a été promu au rang de Champion du Serpentaire par le Prince. Il était un combattant hors pair. Ça ne lui aura servi à rien cette nuit-là. Il était sûrement torché comme un coin.
C'était lui mon père. Pas le meilleur père du monde mais pas un immonde salaud non plus. Il ne méritait pas de mourir ainsi.

Connaissance

Ils étaient assis sur un des bancs disposés le long des bords de la cour d'entraînement. Deux ou trois paires d'adversaires s'entraînaient. Ils les observaient en silence.

"Je me demandais, Maître...
- Oui ? Il connaissait déjà la question.
- Pourquoi Maître P. a acquis la réputation d'être le meilleur combattant de notre Cercle alors que la plupart des Maîtres me semble meilleurs que lui ?
Le Maître sourit de toutes ses dents. L'élève se sentit obligé de justifier son propos.
- Je veux dire : du point de vue force physique, il n'est pas impressionnant, loin de là. Puis, il n'est pas spécialement rapide non plus. Et sa technique, quoique excellente, n'est pas non plus hors du commun. La plupart des Maîtres dont vous, Maître, ont une technique tout aussi bonne, voire meilleure. Alors pourquoi cette réputation ?
Le Maître, bien qu'il n'en laissa rien paraître, fût un tantinet déçu par la superficialité des réflexions de son élève. Mais la faute ne revient jamais à l'élève. Elle revient au Maître qui n'a pas su le guider. Il se cala aussi confortablement possible contre le dossier du banc, ferma les yeux, et profita de la chaleur de ce soleil de fin de matinée.

Journal - Entrée 2

Il a refusé !
Re-fu-sé !

Je lui ai demandé avec toutes les politesses du monde si il pouvait arrêter de venir me voir.
Il a la possibilité d'aller voir des gens bien plus compétents que moi pour apprendre le maniement de la lance. Des gens aux côtés de qui sa présence ne serait pas aussi incongrue.

Et il a refusé !
Re-fu-sé !

Il a dit que j'étais la personne la plus à même de l'instruire et qu'il ne souhait personne d'autres comme instructeur.
Et il a dit qu'il continuerait à venir me consulter autant de fois que cela lui plaira.

Puis il a marmonné des trucs qui ne m'était pas spécialement destiné. 
J'ai cru cependant comprendre que du fait de ma "simplicité" (nous sommes tous forcément des "gens simples" par rapport à la famille royale), de notre faible différence d'âge et, surtout, du fait que je lui parle avec beaucoup moins de déférence que le reste de son entourage (et pourtant, que les Dieux m'en soient témoin, je redouble d'obséquiosité quand je suis face à lui) l'aidait à se sentir moins seul...

Je suis donc devenu le soutien moral officieux de l'héritier de la couronne...
Encore un peu et il me considèrerait comme un ami...

C'est extrêmement gratifiant et c'est un honneur dont je mesure la valeur.

Mais en même temps... 
Il y a des personnes avec des dents qui rayent le parquet (dont je tairai les noms) à qui tout cela ne va pas plaire du tout.
Oh non. Du tout du tout... 

Journal - Entrée 1

Le prince Ogar est encore venu me voir aujourd'hui. Il m'a, encore, demandé des conseils sur la maniement de la lance du Serpentaire.
Je sais que c'est une arme relativement peu usitée. Dans la garde du château, on doit être maximum une vingtaine à savoir se battre avec. 
Mais pourquoi diable vient-il me demander conseil à moi ?

Tancarville renversé

Il faut observer.
Je préfère regarder.
Bien moins éreintant.
 Ah, si !
Il m'arrive d'observer, je l'admet,
Mon nombril.

Il faut constamment être à l'affût.
Je préfère admirer les fleurs que participer à ta battue.

Il faut identifier les gestes qui veulent dire plus que ce qu'ils montrent.
Je préfère voir les choses pour ce qu'elles sont.
Je me refuse à la surinterprétation.

Il faut retenir, compiler, relier les points.
Pourquoi le devrait-on ? 
Pourquoi enchaîner les étoiles aux constellations ? 
Elles sont si belles lorsqu'elles sont libres.

Cesse tes facéties ! Il en va de ta survie !
Ah oui ? C'en est ainsi ?
Non.
Je préfère désobéir, vivre, et mourir,
Que te suivre, survivre et mourir.

Sécheresse

Je ne pense pas que la Source se soit tarie.
Elle coule encore. Ce ne doit être aujourd'hui plus qu'un petit filet à peine perceptible. Mais elle coule encore. Et sous peu, elle aura retrouvé sa vigueur d'antan, tu verras.
Oui, j'en suis certain.

Comment je le sais ? Je le sens. Physiquement. J'ai une démangeaison qui ne veut pas partir, entre mes côtes. Un poids qui m'empêche de respirer correctement.
Tu vois ?

C'est mon Cri qui est logé là. Celui que je voudrais expulser de mon être . Mais que je garde en moi parce que, on le sait bien, on se couvrirait de ridicule à hurler comme un damné au milieu d'une rame de métro. Et c'est ainsi.
Je ne suis pas le seul à avoir un Cri bloqué dans mes entrailles. Il est unique à chacun d'entre nous mais je suis persuadé que nous sommes nombreux à en choyer un.
Je ne pourrais pourtant jamais en être certain. On ne parle pas des ces choses-là en temps normal.

Et, tu vois, la Source a été créée spécifiquement dans ce but. Pour rediriger le flux. Pour transmuter le Cri en écrits. La catharsis parfaite. 
Et, aujourd'hui, je ne veux pas croire qu'elle se soit envolée sans me dire au revoir, alors que mon Cri, lui, ne m'a pas quitté.

Oui, je peux te le dire avec assurance.

Mon inspiration retrouvera son sillon et je réécrirai à nouveau.

L'os du rosbif

Le pourquoi du comment nous en étions arrivé à parler de cela importe peu. Je préciserai juste que la soirée était assez avancée. Comme mon état d'ébriété. 

- Ah, mais, perso, j'étais pour le Brexit.

Il me regarda avec des yeux ronds. Je pestais intérieurement. Il allait me demander de me justifier.

- Attend, attend. Tu étais pour le Brexit ?

Encore une de ces personnes capables de souligner leurs phrases à l'oral. Ils n'auront de cesse de m'ébahir.

" Et après ?

- Comment ça, et après ?
- Et bien, que s'est-il passé ensuite ?
- Ecoute mon garçon ! Je t'ai dit que je te raconterai l'histoire de Kae. Bon. Je viens de le faire. Oui ou non ?!
- Oui, mais...
- Y a pas de mais qui tienne ! Non mais je vous jure, les jeunes de nos jours... Plus aucun respect, aucune contenance !
- Mais enfin, vous êtes bien d'accord avec moi si je vous dis que votre histoire n'est pas complète ! Une histoire ne peut pas se finir ainsi !
- Ce n'est pas simplement une histoire que je viens de te raconter là, jeune homme ! C'est l'Histoire ! Avec une grand H ! Et l'Histoire ne connaît jamais de début, de milieu, ou de fin ! Je viens de te raconter une partie de cette Histoire que peu de personnes connaît encore. Une des épopées les plus mythiques de notre Monde !  Et, toi, tout ce ce que tu trouves à me dire c'est qu'elle n'est pas finie ?! Non mais je vous le donne en mille ! Quel toupet !
- Ok ! Ok ! Pardon, je ne voulais pas vous vexer !
- Hummf !
- Monsieur ?
- Quoi encore ?
- Puis-je vous poser tout de même une ou deux questions ?
- Vas-y, dis toujours.
- Et bien... La Porte...
- Quoi la Porte ?
- Qu'est-ce que c'était réellement ? Qu'est-ce qui avait derrière ? Qu'est-ce que Kae, ou même Vjutta s'attendaient à réaliser en l'ouvrant ?
- Sérieusement ?! De tout ce que je t'ai raconté, c'est sur ça que tu veux poser des questions ?! Tu me fatigues ! Vous, les jeunes, vous me fatiguez tous avec vos questions puériles et insolentes ! Hummf ! Tiens, aide moi à me relever au lieu de déblatérer de telles bêtises !

Acceptation

" Bonjour toi ! Cela fait bien longtemps que ne nous étions pas croisés ! Tu as enfin trouvé un hamac à ta convenance ?

Il se mit à ricaner tout seul. Orig avait une voix étrangement humaine en comparaison à ce dont on aurait été en droit de s'attendre au vu de son apparence. Légèrement métallique, on aurait dit qu'une petite fille et un ténor tentaient de parler en même temps pour dire deux choses différentes. Cela résonnait plutôt correctement aux oreilles de Kae. Il fut presque déçu de ne pas avoir ses tympans vrillés par l'expérience.

Super Samsam

Faut que je vous parle de Sam.

C'est un de mes amis les plus proches. On se connaît depuis un paquet de temps. Depuis l'université en vrai. Du haut de ma trentaine tassée, on peut considérer que cette période de ma vie commence à dater.
Et, pendant cette grosse quinzaine d'années, on ne s'est jamais perdu de vue. Fait assez rare pour être souligné.

Outre ce que je viens de vous dire, la raison pour laquelle je tenais à vous parler de lui c'est parce que, au départ, notre amitié ne coulait pas de source. Et je trouve qu'elle en est que plus belle.

Dépression

 Kriletach aiguisait sa hache. 

Il l'aiguisait inlassablement au moins quatre heures par jour depuis sa dispute avec Vjutta durant laquelle il avait perdu sa main.
Doc' lui avait bricolé un système de crochet relativement ingénieux qui lui permettait de la manier avec presque autant d'aisance que lorsqu'il l'avait encore. Krilertach avait été profondément ému par l'effort de Doc'.