Sécheresse

Je ne pense pas que la Source se soit tarie.
Elle coule encore. Ce ne doit être aujourd'hui plus qu'un petit filet à peine perceptible. Mais elle coule encore. Et sous peu, elle aura retrouvé sa vigueur d'antan, tu verras.
Oui, j'en suis certain.

Comment je le sais ? Je le sens. Physiquement. J'ai une démangeaison qui ne veut pas partir, entre mes côtes. Un poids qui m'empêche de respirer correctement.
Tu vois ?

C'est mon Cri qui est logé là. Celui que je voudrais expulser de mon être . Mais que je garde en moi parce que, on le sait bien, on se couvrirait de ridicule à hurler comme un damné au milieu d'une rame de métro. Et c'est ainsi.
Je ne suis pas le seul à avoir un Cri bloqué dans mes entrailles. Il est unique à chacun d'entre nous mais je suis persuadé que nous sommes nombreux à en choyer un.
Je ne pourrais pourtant jamais en être certain. On ne parle pas des ces choses-là en temps normal.

Et, tu vois, la Source a été créée spécifiquement dans ce but. Pour rediriger le flux. Pour transmuter le Cri en écrits. La catharsis parfaite. 
Et, aujourd'hui, je ne veux pas croire qu'elle se soit envolée sans me dire au revoir, alors que mon Cri, lui, ne m'a pas quitté.

Oui, je peux te le dire avec assurance.

Mon inspiration retrouvera son sillon et je réécrirai à nouveau.

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