Anagramme de Naturel

"En vertu de l'article B612 du règlement n°42, je ne serais absolument pas dans mon tort si je vous virais.
- Vous avez réussi à faire référence au Petit Prince et H2G2 pour justifier mon licenciement, chapeau.
- Au lieu de faire le mariole, il serait plus avisé d'essayer de justifier vos actes. Vous n'êtes pas encore dehors et vous pouvez encore sauver votre peau.
- Bon ok commissaire Moulin, justifier quoi? Qu'est ce qu'on me reproche?
- Ne joue pas à ça avec moi, rascal, tu le sais très bien.

Mais ma parole! Il se prend vraiment pour Derrick le mec! On se croirait à un interrogatoire comme dans les mauvaises séries policières! En plus il me tutoie. On a pas élevés les lamas laineux ensemble mon gars, va falloir se calmer.

- Je t'assure, ma chère Julie Lescaut, que j'ignore ce qu'on me reproche.

Et là il me balance un dossier devant moi avec des photos qui doivent lui paraître compromettantes. Je lève métaphoriquement les yeux au ciel. Franchement. Il ne reste plus qu'il me braque sa lampe Ikea à la figure et on se retrouve chez Maigret.

- Et là, tu nies toujours ? Regarde ces photos !
- Personnellement, je ne vois que Régis de la Compta en train de tailler une pipe à Ghislaine la Stagiaire. Rien de bien choquants à mes yeux. Mais il est vrai qu'ils auraient dû savoir que la direction avait placé des caméras dans les toilettes.
- Ça, c'est que tu veux essayer de nous faire croire ! En réalité, nous savons très bien qu'ils procédaient à un échange d'informations confidentielles!
- Si on considère que un spermatozoïde contient 37.5 Mb d'informations relatives à l'ADN et donc qu'une éjaculation représente un transfert de données de 15,875 Gb, alors oui, Régis à bien assimilé quelques informations, que je qualifierais néanmoins plus de "personnelles" que de "confidentielles"...
- Ils se sont échangé une micro-puce que Razpunzel a envoyé à nos concurrents par la suite!

Je dois avouer que je suis déçu. J'aurais pensé que ma répartie sur les données "précoces" de Ghislaine aurait eu un certain effet sur mon vis-à-vis. Mais non. Rien. Même pas la moindre petit sourire en coin. Il devait déjà connaître cette info. A sa tête, je me demande combien de terra-octet de "données" ce mec a déjà avalé.

- Très bien James Bond. Supposons que t'as raison. Même si je ne vois pas de raison évidentes de passer en scred des recettes de nouilles instantanées aux concurrents puisque de toute manière les ingrédients sont écrits sur la paquet...  Je viens faire quoi dans cette histoire moi?
- Toi ? Absolument rien. Mais le grand patron veut trouver le coupable de cette fuite de données et lui faire payer. Comme j'ai entendu dire qu'il me tenait responsable de cet échec et qu'il voulait me virer, je me suis dit que si je trouvais un bouc émissaire avant qu'il passe aux actes, je pourrais sauver ma peau. Toi t'es discret et personne te connaît vraiment. Donc ça ira pas pleurer dans les chaumières si je te vire. Considère donc que t'es viré. Je te laisse l'aprèm pour faire tes cartons.

Je me lève et colle une droite à cet abruti. Je passe de l'autre côté du bureau et je le roue de coups. Il ne se relève même pas, n'essaye pas de se défendre et crie comme une fillette. Personne ne vient l'aider, normal, personne ne peut le blairer. Au moins, il faut que je le mérite ce licenciement.

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